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En répétition avec Christophe



Pour sa première répétition avec les danseurs, Christophe a loué un studio. Au premier abord, rien de très innovant. Cependant, un détail non négligeable rend la situation particulière : il se trouve à près de 6000 km des danseurs, et dirigera la répétition depuis Angers, en France, via Zoom, avec Daphnée et Danny dans leur salon montréalais. Avec un rétroprojecteur, Christophe obtient une image gigantesque des danseurs sur le mur, et veut utiliser ce processus pour pouvoir les guider le mieux possible.


La séance commence par des affirmations à compléter et des questions auxquelles il faut répondre. Daphnée se lance la première « Je suis grande, je suis calme, je suis sage, je suis paresseuse, je suis émotive ». Christophe, qui ne l’a jamais rencontrée, lui demande si elle est grande pour vrai ; on avait oublié que la vidéo ne permettait pas de juger complètement du physique des interprètes ! Danny constate qu’il a deux « je suis » en commun avec Daphnée : « Je suis une grande personne, je suis un lover, un passionné, un émotif et un danseur. »

Christophe enchaîne avec d’autres affirmations : « J’ai vécu de tendres années à Montréal, j’ai un peu mal à la tête, j’ai des amis formidables. » Puis ils se disent ce dont ils ont envie, ce dont ils n’ont pas envie, ce dont ils sont capables et incapables : capable de danser, d’aimer, de courir vite, incapable de se concentrer avec un téléphone portable en répétition ou de soulever un divan. Ils se racontent ensuite un bon souvenir et un mauvais souvenir. Danny garde comme bon souvenir la fois où il s’était perdu en forêt pendant dix heures, sans en être inquiet. Toutes ces réponses, même données à travers un écran, dressent des portraits précis de leurs caractères.


On commence les exercices physiques. Il faut que Daphnée traverse le tapis pour retrouver Danny. Avec ce simple déplacement, Christophe commence à écrire les mouvements, dessiner des enchaînements et créer une séquence. Il corrige, modifie, mais ne regarde jamais la vidéoprojection, seulement son écran. Parfois, quand les mots ne suffisent pas, il recule et montre le mouvement qu’il a en tête, que les danseurs reproduisent instantanément. À la fin de la répétition, un petit bout est déjà créé. « Comme vous le voyez, j’écris assez vite, et je modifie aussi vite que j’écris », explique Christophe. En ajoutant, peaufinant, modifiant, ils créeront la pièce complète.


Les danseurs sont contents, cette séance a été assez organique pour eux, malgré l’écran, Christophe explique que c’est possible aussi parce qu’ils ont l’habitude de travailler comme danseurs ensemble, et que cela se voit. Et voici une première rencontre transatlantique réussie !


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